Philanthropie privée – Aide au développement – Analyse comparative dans 7 pays (DGTPE)


Nous avons extrait du récent rapport de l’IGF sur la philanthropie privée orientée vers l’aide au développement, la contribution de La DGTPE (Direction Générale du Trésor et de la Politique Economique).

Le rapport lui-même peut être consulté ici

Il s’agit d’une analyse comparative de la situation dans 7 pays :

  • Allemagne
  • Canada
  • Espagne
  • Etats-Unis
  • Grande-Bretagne
  • Norvège
  • Suède

Le rapport, visible ci-dessous, contient un grand nombre d’informations chiffrées ou décrivant le rôle de l’état, les différentes incitations mises en oeuvre, les différentes formes juridiques utilisées.

La comparaison entre les différents pays européens (et particulièrement l ‘Allemagne et la Grande-Bretagne) est particulièrement instructive, à l’heure où émerge un « espace philanthropique européen ».

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Tendances de la philanthropie au Canada (KCI)


Un résumé des tendances que prévoit le cabinet canadien de conseil en philantropie KCI. (l’étude (ici en intégralité).

Nos remarques en italique

1. Programmes de collecte :

diversification des sources de revenu, rôle accru des grands donateurs, augmentation du nombre de dons planifiés. Les efforts viseront moins la prospection que le renouvellement (voire l’augmentation ?) de l’engagement des donateurs actuels, et le rapatriement des donateurs perdus durant la récession.

2. Maximisation de la valeur des donateurs

Il s’agit de maximiser la valeur de la relation avec le donateur pour la durée de son engagement. Ainsi, la collecte de fonds annuelle devient moins une question de renouvellement et d’acquisition et beaucoup plus une question de gestion de la relation.

3. Technologies nouvelles et médias sociaux

L’impact de l’utilisation des nouveaux outils sera plus important au niveau des petits dons.

4. Participation des principaux donateurs

Les grands donateurs limiteront de moins en moins leur rôle à celui de pourvoyeur de fonds : ils souhaitent s’impliquer d’avantage, pour faire profiter de leur réseau, ou de leur expertise

5. Collaboration

Cette collaboration est celle qui unit autour d’un projet précis les donateurs, les entreprises, les fondations, les pouvoirs publics, et les différentes associations concernées.

6. Bénévoles

Les actions de fidélisation et de prospection seront de plus en plus menées par des professionnels, les bénévoles continueront à jouer un rôle majeur de personne contact auprès des donateurs potentiels. Parallèlement, et comme les grands donateurs, des bénévoles clés s’engagent de façon plus poussée.

7. Génération Y

Avec une différence en particulier dans le domaine du style de gestion, qui devra être basé sur un modèle moins autoritaire et plus collaboratif.




    L’usage des réseaux sociaux par les associations (étude NTEN – avril 2010)


    Rapide synthèse d’une étude (disponible ici dans son intégralité), menée en février et mars 2010 auprès de 1173 associations aux états-unis.

    Nos commentaires et questions, non tirées de l’étude,  sont en italique.

    L’enquête (réalisée conjointement par Nten, Common Knowledge,  et the Port), portait sur:

    • L’utilisation des réseaux sociaux commerciaux (Facebook, Twitter, etc.)
    • L’utilisation des réseaux sociaux privés (développés sur le propre site des associations, avec des outils privés ou des solutions standards du marché tels que celles proposées par Ning ou thePort)

    Un tableau général permet une première comparaison :

    • La tendance la plus notable semble être la diminution importante de l’usage des réseaux privés, passés de 30% en 2009 à 22% en 2010. (Il aurait été intéressant de savoir si les associations ayant abandonné cette solution l’ont fait au profit d’un réseau commercial, ou ont purement abandonné cette activité).

    Quelques résultats pour les réseaux commerciaux

    • Facebook reste le plus utilisé, par 86% des répondants (74% en 2009)
    • La taille de la communauté Facebook a considérablement diminué, passant en moyenne de 5 391 à 2 440 membres en 2010. Ceci est expliqué par un grand nombre de communautés récentes. (Il serait intéressant de savoir si l’on n’assiste pas également à une multiplication du nombre de communautés par associations, plus ciblées donc plus restreintes.)
    • Twitter a connu une croissance importante, passant de 43% en 2009 à 60% en 2010.
    • Augmentation également de la taille de la communauté, mesurée pour Twitter par le nombre moyen d’abonnés, qui est passé de 286 à 1 792. Concernant Twitter, la question qui se pose de façon générale est de savoir si cet outil est réellement utilisé comme support d’un réseau social, alimenté donc par des communications bidirectionnelles. Tous secteurs confondus, il semble que cela ne soit pas le cas. Voir à ce sujet ce billet publié ici par ReadWriteWeb, selon lequel seules 22% des communications sur Twitter sont bidirectionnelles. Dans le cas des associations en France, la lecture du compte Twitter de certaines (chiffres au 14 mai 2010) semble confirmer cette hypothèse :

      • Amnesty : 30 abonnements, 1668 abonnés
      • ACF : 0 abonnements, 148 abonnés
      • Fondation d’Auteuil : 0 abonnements, 73 abonnés

      La Fondation Lejeune échappe  à ce schéma ayant autant d’abonnements que d’abonnées (245)
      Il semble donc bien qu’actuellement, faute probablement de ressources plus que par une réelle stratégie dans ce sens, la plupart des associations utilisent Twitter plus comme un flux RSS amélioré (par le non anonymat des abonnés) que comme un réel moyen d’échange.

    • 2/3 des répondants allouent moins d’un demi ETP à la promotion et à la gestion de leurs réseaux.

    Quelques résultats pour les réseaux privés

    • Une diminution de leur nombre : nécessitant de plus importantes ressources, cette évolution semble logique en période de récession.
    • Un rôle plus lié à l’activité (program delivery, customer support), qu’à la communication et à la recherche de fonds

    Quelques tableaux de résultat

    Ressources humaines

    Taille de la communauté




    l’évolution des dons aux états unis (Association Fundraising Professionnals)


    Les résultats de la 9ème enquête annuelle sur l’état de la collecte de fonds aux états-unis ont été dévoilés lors de la 47ème conférence internationale sur le fundraising (plus d’info ici), organisée à Baltimore par l’Association Fundraising Professionnals (site de l’AFP ici).

    Ces résultats, dont le détail peut être consulté ici, font apparaitre une évolution préoccupante, déjà engagée en 2008 :

    Dans les enquêtes précédentes, et jusqu’en 2007, environ 60% des organismes relevaient une augmentation de leur collecte d’une année sur l’autre. En 2008,  ce pourcentage est tombé à 46%, tendance confirmée en 2009 avec un taux de 43%.
    Par ailleurs, pour plus des 2/3 des des associations qui ont bénéficié d’une augmentation, celle ci n’a pas été supérieure à 20%.
    A comparer aux chiffres de 2006, année au cours de laquelle 23% des associations avaient profité d’une augmentation de plus de 50%.

    L’ensemble des associations sont touchées de la même façon, toutes causes, tailles, et localisations géographiques confondues.

    L’enquête montre également que certains canaux de collecte sont moins concernés que d’autres, comme le montrent ces graphiques, qui représentent l’évolution du pourcentage d’associations ayant relevé une augmentation/diminution/stabilité de la collecte d’une année sur l’autre, par canal :

    Malgré cela, les collecteurs restent optimistes. Plus de 60% espérent collecter plus en 2010 qu’en 2009 alors que ce taux n’était que de 28% en 2009.

    Dans la plupart des cas, la stratégie prévue pour 2010 est d’augmenter les ressources dans les domaines suivants :

    • Grands donateurs (major gifts)
    • Dons réguliers (planned gifts)
    • Dons en ligne (on line sollicitation)
    • Dons en provenance de personnes morales (corporate and foundation grants)



    La générosité des luxembourgeois


    Etude réalisée au Luxembourg par l’institut TNS ILRES (site de l’institut ici) en août/septembre 2009, auprès de 1 541 personnes.

    Le détail de l’étude « La disposition au don de la population au Luxembourg » peut être téléchargé ici

    Quelles sont les valeurs porteuses ?

    sans aller vers le politiquement incorrect, remarquons qu’une association dont la mission sociale serait de « développer de façon équitable la performance et le progrès dans le cadre de l’Union européenne » a un potentiel de développement assez limité !

    Par rapport aux autres pays européens (France, Allemagne), une proportion importante de la population (58%) est donateur :

    Quel est le profil des donateurs ?

    Plutôt féminin (56%), luxembourgeois (59%), d’un niveau d’étude de BAC+2/3, agé de 55 ans, ayant un niveau de revenu de 5 000€.

    A quelle occasion s’effectue le don ?

    Une spécificité luxembourgeoise, qui veut que la famille fasse un don à l’occasion du décès:

    Des donateurs exigeants

    Parmi les donateurs qui déclarent leur don à l’administration fiscale, 63% estiment peu important le fait de pouvoir déduire ces dons.

    Bien que 27% des donateurs estiment que leur pouvoir d’achat a baissé, ils ne sont que 20% à prévoir une diminution de leur don.

    Information et communication

    Environ 6% des donateurs s’estiment sur-informés. 25% pensent ne pas l’être suffisamment.

    Les canaux préférés sont le courrier (67%), le mail (67%), le site internet (62%), les contacts directs (36%), le téléphone (18%).




    La générosité des réunionnais (clicanoo)


    Vu ici sur Clicanoo, le journal de l’ile de la Réunion, quelques résultats chiffrés sur la collecte dans cette région, résumés ci-dessous :

    Des témoignages

    cercle_bleu« ce sont très nettement les personnes les moins fortunées qui sont le plus généreuses » (Jean Lawson, bénévole à la Croix rouge)

    cercle_bleu« On arrive plus facilement à mobiliser pour des événements qui touchent l’océan Indien. On ne se sent pas forcément concerné par des problèmes de métropole » (Éric Jardinot, délégué régional du Secours catholique)

    Des chiffres

    cercle_bleuDes associations locales telles que « Momon papa lé la » parviennent à mobiliser 4 000 adhérents

    cercle_bleuEn 2004 avec le tsunami qui a dévasté le Nord de l’océan Indien, la délégation locale de la Croix rouge a alors enregistré la plus grosse collecte de France (716 074 euros).

    cercle_bleuGrâce au Téléthon, l’AFM est l’association qui récolte le plus de dons à la Réunion (659 409 euros). Ce sont particulièrement les entreprises qui se distinguent parmi les donateurs puisque « le partenariat avec les entreprises représente 35 % des dons, soit la part la plus élevée de France », indique Dominique Diaz, coordonnateur du Téléthon Réunion.

    cercle_bleuEn ce qui concerne la Croix Rouge, la baisse des dons est très nette : 84 621 euros récoltés en 2008 lors des journées nationales en mai contre 65 976 euros cette année.

    cercle_bleuLa Ligue contre le cancer (en queue de peloton des délégations régionales en terme de nombre d’adhérents: 213 en 2009), a quant à elle perdu plus de 13 000 euros en un an (56 817 euros en 2008 contre 43 723 euros en 2009).




    l’usage des réseaux sociaux chez les jeunes « engagés » – une étude nfpSynergy


    cercle_bleuOn savait déjà les jeunes (11-25) branchés sur Facebook, Twitter, et autres Bebo !

    cercle_bleuCette étude (Téléchargez ici les tableaux détaillés) , réalisée en angleterre par nfpSynergy auprès de 1000 jeunes âgés de 11 à 25 ans, révèle en outre que les jeunes engagés dans des activités bénévoles sont plus utilisateurs de ce genre d’outils, comme le montre les 2 tableaux ci-dessous :

    cercle_bleuFacebook reste le réseau social le plus populaire :

    social_networking

    cercle_bleuL’usage des réseaux sociaux est plus importants parmi les jeunes engagés :

    social_networking_involved

    cercle_bleuConclusions :

    • Pour recruter de jeunes bénévoles, passer par les réseaux sociaux
    • Pour les fidéliser, utiliser des outils adaptés



    emailing attitude : 7 familles d’internautes – (3ème édition étude SNCD – Directinet)


    cercle_bleuBasée sur un échantillon représentatif des internautes français (1 000 individus), cette 3ème édition de l’étude du SNCD (ici) décrypte les usages d’Internet, l’utilisation de la messagerie, l’attitude vis-à-vis des e-mails marketing et commerciaux.

    cercle_bleu7 familles d’internautes ont pu être identifiées (source SNCD) :

    typologie-attitude-internautes-face-email

    Source SNCD - 3ème édition étude email attitudes

    • Les Balophiles (14%) sont des cyber-acheteurs avertis

    En majorité des hommes, ils ont un âge moyen de 45 ans, avec une sur-représentation en Ile de France et chez les CSP+. Leur niveau d’expertise Internet est élevé et 70% d’entre eux font au moins 1 achat en ligne par mois. Ils utilisent assidûment les différentes formes de l’e-mail marketing que sont les newsletters, les alertings ou les ventes privées. Ils possèdent 3 adresses e-mail en moyenne.

    • Les correspondants (12%) utilisent principalement l’e-mail pour communiquer

    Ce sont des hommes à 90%, qui achètent peu en ligne et sont peu abonnés aux communications des sociétés dont ils ne sont pas clients. Les 25-34 ans et 34-49 ans sont sur-représentés dans cette catégorie : leur niveau d’expertise est élevé, ils utilisent beaucoup l’email via leur mobile. Ils créent des adresses e-mail spécifiques pour leur correspondance. Ils ouvrent les communications lorsque l’expéditeur est connu et/ou le sujet jugé intéressant, en revanche, ils déclarent en spam les messages ne les intéressant pas ou plus.

    • Les sociaux (16%) sont des jeunes, férus de web 2.0

    70% d’entre eux ont moins de 25 ans, ils sont également très franciliens. Ils sont une large majorité (65%) à se connecter avec leur mobile. Ils disposent de 3 adresses e-mail en moyenne avec sur-représentation de Hotmail, MSN et Gmail. Leur motivation d’inscription est de participer à des forums et des blogs. Leur réactivité est influencée par l’esthétisme et la 1ère partie du message.

    • Les affairistes (18%) sont à la recherche des « bons plans »

    Ce sont des femmes (90%) de CSP moyennes (70%), pas réellement expertes d’Internet, mais très fortement cyber-acheteuses. Elles utilisent l’e-mail pour les promotions, les ventes privées et les jeux concours. Elles sont très réactives dès lors qu’il y a une promotion, un jeu ou un avantage mis en avant.

    • Les raisonnables (11%) font attention à leur budget

    Cette population masculine, vivant en province, est très CSP -, n’a pas réellement les moyens d’acheter souvent en ligne. Avec une seule adresse e-mail à 70%, ils ont une expertise Internet modérée, néanmoins, ils seront plus réactifs aux messages d’une marque dont ils sont clients.

    • Les débutants (14%) ont peu de maturité sur le canal e-mail

    Ces jeunes femmes (46% de moins de 25 ans), provinciales, ont une faible appétence à l’achat en ligne et ne disposent que d’une seule adresse e-mail pour la moitié d’entre elles.
    Elles peuvent être influencées par la personnalisation et/ou l’esthétisme graphique des e-mails, mais sont peu « ambassadrices » des marques.

    • Les seniors (15%), ou plus de 50 ans, peu matures sur le canal e-mail

    80% d’entre eux ont de plus de 50 ans et débutent dans l’appréhension du média Internet : ils sont donc peu acheteurs en ligne et utilisent l’e-mail principalement pour la correspondance. Ils se sont abonnés par curiosité dans 43% des cas. Ils réagissent lorsque l’expéditeur est connu ou l’offre adaptée. Ils suppriment sans lire lorsque le message ne les intéresse pas et utilisent peu les liens de désabonnement mis à leur disposition.

    cercle_bleuL’email, pourquoi ?

    • la correspondance (79% des répondants)
    • les jeux-concours (60%)
    • les newsletters (55%)
    • les promotions de marques dont l’internaute est client (54%)

    cercle_bleuLes internautes disposent en moyenne de 2,4 adresses à usage personnel.

    cercle_bleuPourquoi ouvrir un mail ?

    • je connais l’expéditeur (6 sur une échelle de 1 à 7),
    • je suis intéressé par le sujet (5,7)
    • je suis déjà client de la marque (4,6).

    cercle_bleu20% des internautes conservent souvent des messages commerciaux dont l’offre est intéressante et 48% les conservent parfois : non, l’e-mail n’est pas d’abord un média chaud.
    cercle_bleuL’e-mail viral est une pratique bien acceptée par 76% des internautes. Point important, car on sait par ailleurs que emails transférés ont des taux de clic et de transformation plus importants

    cercle_bleuLes raisons du désabonnement

    • l’offre ne correspond pas à mon attente
    • la fréquence est trop importante



    les leviers de la confiance en angleterre (étude nfpSynergy)


    reasons_for_trust_in_charities

    cercle_bleuSynthèse traduite des résultats d’une étude menée par le cabinet de conseil anglais nfpSynergy (1000 personnes agées de 16 ans et plus) :

    cercle_bleuLa question était « Quelles sont les raisons qui vous font avoir confiance dans une ONG ? » (choix de 5 réponses parmi une liste fermée)

    cercle_bleuOn voit dans le tableau reproduit ci-dessus que les 3 leviers les moins importants sont :

    • le support par une célébrité
    • la publicité à la télévision
    • un partenariat avec une société connue

    cercle_bleuInversement, les 3 raisons principales sont :

    • la façon dont sont menées les campagnes de collecte
    • un lien direct et personnel avec l’ONG
    • l’ancienneté de l’ONG